Après une nuit paisible, la ville se réveille assez bruyamment. On se dépêche pour aller à pied à l'agence portuaire pour retirer nos billets. (l'aperçu de la complexité des accès et du stationnement nous a refroidi hier...) Nous arrivons à temps pour l'embarquement, le ferry est peu fréquenté. Nos billets sont pour « Tanger med » et non « Tanger ». Il s'agit du nouveau port « Tanger méditerranée » créé il y a quelques années à quelques kilomètres de la ville. Les souvenirs de Johan datent d'il y a 10 ans et son arrivée s'était faite à Tanger. Il appréhendait l'arrivée complexe, les sollicitations pressantes et la difficulté pour quitter la ville mais rien de tout ça. Les formalités à l'embarquement et au débarquement ont été très simples et rapides ( on nous a demandé si on avait des fusils de chasse...) On traverse une toute petite ville et on croise énormément de camion comme le notre, de vieux Mercedes, Johan a les yeux qui brillent... On emprunte une route qui traverse les montagnes où broutent de nombreuses chèvres, vaches ou moutons... On croise des paysans, des villageois de tous les âges. Quelques belles maisons cossues éparpillées dans la montagne côtoient de modestes demeures. On arrive à Tétouan en fin d'aprem, + de 300000 habitants. Il fallait déjà être très attentif sur la route entre les animaux, les nids de poule et les gens qui traversent au dernier moment... là ça se corse ! Il faut courir sur les passages piétons et le klaxon résonne très souvent ! On arrive aux abords de la medina, à côté de a ville nouvelle. Très difficile de trouver un stationnement, tout est encombré de voitures, de gens...Un marocain nous aborde et nous guide jusqu'à un parking clos et surveillé, occupé notamment par des bus mais nous devons tout d'abord nous sortir de l'impasse dans laquelle on se trouve, nous traversons la route avec les commerçants sur chaque trottoir et les gens, nous fendons la foule en essayant d'éviter de rouler sur les pieds, d'assommer les gens avec les rétros... : très impressionnant mais ça passe !!! Abdulwahid nous guide en marchant puis en courant devant nous, nous le faisons monter. Il nous emmène ensuite jusqu'à la médina. On lui donne 20 dh, nous devrons aussi 20 dh au gardien du parking pour la nuit. La medina est foisonnante, nous ne rencontrons aucun touriste. Les façades sont blanchies à la chaux avec des zelliges (mosaïques de céramique). La medina est classée à l'Unesco, nous faisons le tour quand la nuit tombe. Tous les Marocains qui nous abordent nous souhaitent la bienvenue et nous remercie de notre visite. Nous achetons un tajine, du pain et des pâtisseries. Le dépaysement est total : beaucoup de bruit, d'odeurs, de gens, de chats... On s'arrête dans un café où tous les hommes fument le kif (¾ marijuana, ¼ tabac) dans leur sipsi (longue pipe en bois très fine avec un petit foyer permettant de prendre 1 ou 2 taffes). [C'est un sport national d'éjecter la cendre en créant une pression d'air dans sa pipe en frappant dans ses mains...] Les anciens jouent aux dominos, 2 écrans plats diffusent deux programmes différents. Je suis la seule femme mais il n'y a pas de problème, je suis à l'aise et les thés à la menthe délicieux. Nous nous arrêtons dans une splendide maison fondée en 1903 qui expose dans son entrée un métier à tisser vertical avec un tapis dessus. Des exemples d'artisanat sont exposés à l'étage mais nous restons au RDC : la boutique est immense et tous les types d'artisanat sont représentés (métal, céramique, cuir, tapis, tissus, bijoux...) On s'arrête devant une échoppe de luminaires et le vendeur nous raconte qu'il a vu Chirac deux fois, qu'il l'aime bien pas comme Sarkozy qu' est hongrois... Il souhaite de la pluie car c'est très sec et l'eau est rationné 4h/jour. On retrouve le camion grâce à l'application Mapsme.