Réveil sous le soleil qui s'enfuit déjà... et laisse place à la pluie qui nous accompagnera la plupart du temps. Juste avant de franchir la porte bleue principale « Bab Boujloud » (bab = porte), un homme nous aborde et nous demande d'où on vient, comme beaucoup d'autres quand on dit Bretagne, il énumère les départements bretons mais là lorsqu'on dit 44 : il répond Loire-Atlantique Saint-Nazaire, Donges !!! Trop fort ! C'est un guide qui travaille avec les touristes. Malgré le temps, on espère que l'impression peu engageante d'hier se dissipera.. Effectivement Fès met du temps à se laisser apprivoiser... On se perd volontairement dans les ruelles de la médina pour s'éloigner de l'entrée principale et aller dans les coins plus fréquentés par les locaux. On fait une halte au musé Nejjarine des arts et métiers du bois, inauguré en 1998, il occupe un fondouk restauré (= caravansérail souvent employé pour désigner l'hôtel, caravansérail = vaste gîte doté d'une cour intérieure où les marchands logeaient et effectuaient leurs transactions). Collection d'oeuvres sur bois du 19e s à nos jours (meubles, instruments de musique, outils, portes...), superbes boiseries murales. Fès a plusieurs particularités : la céramique à motifs géométriques bleu et blanc, les tanneries, le « terz el fassi » = broderie complexe, la musique... C'est la + ancienne des cités impériales (environ 809), ancienne capitale avant que les Français ne la déplace à Rabat, elle a une excellente réputation. Une grande partie de l'élite intellectuelle et économique du Maroc en est originaire. Il est généralement admis , notamment par les Fassis, que toute personne née dans la médina est + pieuse, + raffinée, +cultivée et + artiste que les autres... Les femmes fassies, réputées les + élégantes et les meilleures cuisinières du pays, sont très prisées pour le mariage (la nouvelle épouse de Mohammed V venait de Fès). On croise beaucoup de touristes, parfois de grands groupes. Le comble c'est que les magasins pour touristes proposent des vêtements d'inspiration traditionnel et que les magasins pour les jeunes marocains ressemblent aux notres (jeans, sweats, baskets ou chaussures Caterpillar...). Les marocaines portent souvent de longues robes avec capuche en tissu polaire à motifs (ex : rouge à pois blancs), on dirait des pyjamas... Beaucoup d'hommes d'un certain âge portent des djellabahs (robes à capuche), On voit alors ce qui nous avait échappé hier, les différents quartiers avec le m^me type de produits : le cuir proche des tanneries, les dinandiers qui à partir d'une plaque de cuivre forment un récipient, les brodeurs dont un avait fabriqué une sorte de machine avec 4 chaînes à vélo qui actionnaient les fils de chaîne, mais aussi le quartier ou les locaux achètent les fruits et légumes, le mobilier de mariage, les tissus... On passe devant la zaouïa Moulay Idriss II, cœur même de la ville pour les Fassis, c'est un endroit très révéré. Moulaï Idriss est le saint le + célèbre du Maroc. Une famille rigole, prend des photos et une femme veut absolument se faire prendre en photo avec Johan, elle plaisant dit que c'est sa maison... On traverse l'oued pour aller dans le quartier andalou et on voit tous les morceaux de cuir accrochés au pont, les déchets qui ne sont pas encore tombés dans l'eau... On croise toujours beaucoup de mules chargées, de chevaux, de carrioles poussées par des coursiers. Un commerçant nous aborde et joue un morceau sur un instrument de musique basse à 3 (?) cordes créé à l'époque du commerce triangulaire par les Africains. C'est beau, il chante aussi en nous invitant dans ses paroles à acheter. Il a de tout dans son échoppe : une veste du Costa Rica, des instruments de musique, des bijoux... En passant devant un des nombreux commerces où on nous invite à entrer pour « le plaisir des yeux », on nous dit que c'est « moins cher que gratuit ».. mais renseignements pris, en fait non ! On voit beaucoup de fontaines magnifiques en zelliges. Certains marchands nous reconnaissent et nous disent que c'est notre 2e jour à Fès. On retrouve le magasins de poteries qui était d'abord réticent à l'idée de troquer le GPS de Julien mais que le pharmacien d'en face avait convaincu. Le pharmacien nous apprend qu'il n'existe pas de cartes du Maroc à acheter, ce GPS ne fonctionne qu'en Europe. On vérifie et effectivement c'est le cas : on annule donc l'achat, On trouve une petite boutique où les prix sont raisonnables et affichés. Elle explique que lespoteries fassies sont faites avec de la terre rouge et sont ensuite colorées, Les céramiques de Fès ont des motifs géométriques, uniquement bleu et blanc. Elle parle bien français, on lui demande d'écrire sur un papier la phrase « gratuit, servez-vous » pour qu'on puisse mettre un écriteau et que les gens viennent choisir parmi les vêtements de femme que nous a donnés Julien. On aura l'occasion de s'installer au bord de la route dans un petit village. La pluie reprend et on négocie un thé dans un restau tout près de l'entrée pour profiter du Wifi, En fait, c'est le Wifi du voisin, pour les toilettes, ce sont celles d'un restau + loin... on s'arrange toujours ! La tchache des rabatteurs qui abordent tous les pasants pour les faire venir dans le restau est impressionnante ! Une jeep http://www.carnetdevoyage.com immatriculée 66 est notre voisin. Le site est en fait un forum de discussion sur les noms de domaines... déception !