Réveil sous la pluie pour changer... On transfère le linge de la cabine vers l'arrière sur les cordes tendues pour accélérer le séchage. On accepte la proposition de Mohacine et on remplit les 2 bidons d'eau chez lui et on quitte notre nid douillet pour prendre la route vers Fès. La pluie qui s'était calmée redouble et ne nous quitte pas... On traverse des terres arides où deux oued sont à sec, avec le ciel noir et la lumière changeante, on a l'impression de traverser une contrée lunaire ou un terrain volcanique (la terre semble très noire), à d'autres moments ce sont des nuances soutenues d'ocre. Un arc-en-ciel nous accompagne un moment. On s'arrête pour acheter du pain dans une ville animée et très boueuse car les trottoirs et les ruelles ne sont pas goudronnées. On prend des boulettes de viande épicées pour garnir notre sandwich. On traverse ensuite des hameaux qui ressemblent à des bidonvilles. On croise beaucoup de mules, un jeune homme se rend à cheval à la ville. Des vendeurs de clémentines, de courges et de poteries s'installent au bord de la route. Johan repère une fabrique d'huile d'olive, le liquide est très dense et parfumé. Un chauffeur de camion vient me proposer de goûter car je n'étais pas descendue : il tend un morceau de pain qu'il imbibe très très généreusement d'huile qu'il sort de sous sa veste... On a frôlé l'incident quand on s'est arrêté pour enterrer le contenu des toilettes sèches, on a failli resté embourbé ! Arrivée à Fès (1 million d'habitants), on se gare dans le parking surveillé devant la porte principale de la médina de l'ancien Fès-el-Bali. Les conditions ne sont pas forcément propices à la flânerie agréable... Il y a beaucoup de monde (locaux et touristes), les vendeurs viennent nous solliciter, il y a beaucoup de magasins de chinoiseries et il pleut... On arrive à échanger le GPS de Julien contre un plat en céramique qu'il souhaitait. Comme le guide le recommande, il faut être vigilant quand on entend « Balek ! » (= attention !), c'est qu'on est sur le chemin d'une mule chargée. Après s'être égarés dans une des 9400 ruelles de cette médina labyrinthique car mapsme nous a lâché au milieu à cause du temps, j'entends un homme dire que la porte vers laquelle on se dirige va fermer... Un jeune homme nous reconduit sur l'artère principale en suivant un dédale de ruelles les plus étroites et sombres les unes que les autres... On rentre au camion, et on met le chauffage...