Réveil sous la pluie, ça va faire du bien aux cultures, elle tombe déjà depuis plusieurs heures. Johan va donner des restes à la jeune chienne qui dort à côté. On commence par remplir la réserve d'eau à sec et on va au lavoir, nous sommes les seuls. Système D pour boucher le bac, on s'acquitte rapidement de la tâche et le plus compliqué est de redescendre au camion sous la pluie battante avec les rues pentues transformées en patinoire... Nous étendons tout le linge dans la cabine, vu le temps, ça ne va pas sécher rapidement... Nous repartons vers la medina avec deux sacs de vêtements que Julien nous a donné pour faire du troc. On achète un tapis, des luminaires en cuir. L'art de la négociation et du troc n'est pas évident à maîtriser... On nous explique qu'au souk il y a maintenant énormément de vêtements qui veiennent d'Europe car les gens jettent sans que ça soit usé, le marché est saturé, ça vaut peu, par contre ils recherchent des téléphones. On trouve « l'ensemble artisanal » qu'on cherchait et miracle, c'est ici que travaille le fabricant de babouches-bottines. On s'accorde pour un échange avec le GPS donné par Julien. Je visite à côté un atelier de tissage ou 2 métiers sont en fonctionnement au RDC, les tissserands travaillent malheureusement dans une forte pénombre à cause d'une coupure d'électricité de 4h. J'entends d'autres métiers fonctionner à l’étage et discute un peu avec un homme qui parle français qui nous montre la baguette de la largeur du peigne utilisée pour tendre le tissu dans sa largeur,(des pointes entrent dans le tissu). Le tissage mesurait 1,3 m de larg et le peigne 1,4m : la baguette étire le tissu pour que le peigne coulisse facilement et que les lisières soient droites. Après 1h30 de marche dans la médina (sans Mapsme à cause de la grosse couverture nuageuse), à chercher les boutiques en portant les sacs sous la pluie dense, le retour au camion pour manger le tajine à la kefta de Mohacine (petit magasin-café à côté du camion) est le bienvenu. Mes 3 jours d’entraînement à manger le tajine avec les mains et le pain ont portés ses fruits, j'arrive à finir mon assiette relativement proprement, Johan maîtrise cet art depuis longtemps. Petite pause au camion, les chaussures que j'ai recollées viennent de prendre l'eau, il faut que je retente la colle sur ces baskets mais j'ai mes chaussures de rando. On repart sous une pluie battante pour échanger le GPS contre les babouches mais malheureusement, il avait mal compris et pensait que c'était un tel (ce qu'on avait déjà démenti), on ne peut donc pas troquer une partie. On est allés dans un café (pendant qu'il s'était absenté pour aller à la mosquée) prendre un jus de fruits panachés très épais pour moi et pour Johan une sorte de yaourt léger avec des morceaux de fruits et de la crème au-dessus qui se mange à la cuillère. Bon mais copieux. Un tour au marché pour le tajine et pn rentre au camion où l''on met un peu de chauffage car on est vraiment mouillé et le froid s'infiltre.