On quitte Ouazzane entre 2 averses, après un réveil matinal car le quartier commerçant s'anime très tôt... On arrive à Chaouen en fin de matinée et on retrouve le « tonton, gardien de rue », Mohacine et un ou deux habitants qui viennent aux nouvelles. On se sent comme à la maison et ravis de cette pause avant le retour... Mohacine nous apprend autour d'un thé qu'il a plu sans discontinuer pendant 48h. Nous allons prendre une douche à l'hôtel Mauritania comme la dernière fois, quelques courses au marché, des sandwiches kefta et on part dans la montagne pour donner les derniers vêtements de Julien. La pluie commence, en traversant la medina, on constate que l'oued déborde, les rues pentues sont particulièrement glissantes... On rencontre un homme dans la montagne à qui on donne les vêtements, il nous conduit jusqu'à chez lui par des chemins escarpés et boueux. Le chien semble calme sur le perron mais notre hôte fait barrage de son corps pour éviter que le chien qui fait une tentative éclair vers mon mollet ne réussisse. Résultat une pierre pour le chien et une bonne peur pour nous. Il va chercher l'ampoule de la pièce d'à côté pour allumer la pièce où on se trouve. On lui montre les vêtements, on entend sa femme et ses filles à côté mais on ne les voit pas. IL nous indique le chemin vers le café Panorama, celui-ci s'avère particulièrement hasardeux ; de rivière en champ de boue, nous atteignons enfin le sommet de la colline : victoire la mosquée est en vue ! Nous nous dirigeons d'un pas alerte vers le café tant convoité, promesse de 2 thés sucrés brûlants. Nous dégustons rapidement ces doux breuvages car l'heure tardive et une accalmie sont propices à la redescente. Aussi sûrs de nous qu'un berger dans sa montagne, nous nous élançons rapidement sur le sentier mais hélas au bout de quelques mètres, l'incertitude nous frappe mais nous continuons notre progression dans des chemins boueux et détrempés, ne ressemblant guère à ceux que nous avions en mémoire... Alors que nous arrivons à un croisement, 2 chiens en face de nous, c'est la direction la + envisageable car l'autre chemin est peu praticable. Nous empruntons le moins praticable à cause des chiens mais nous rebrousser chemin très vite. Les chiens menaçants qu'on a éloignés avec une pierre nous laisse continuer sur l'autre sentier sous des aboiements qui nous nouent les tripes. Alors qu'on commençait à respirer, on entend 2 autres chiens sur nos traces aboyant de façon très inquiétante, l'un des 2 est un molosse mais nous arrivons à fuir en faisant mine de ne pas avoir peur mais nous nous trouvons face à une maison fermée gardée par 2 autres bêtes, encore,,, Malgré leur relative placidité, ils nous inquiètent car nous commençons à avoir peur des chiens et nous revenons sur nos pas mais il n'y a plus de chemin. On essaie un champ, un ruisseau sans succès et l'heure tourne... avec la nuit qui tombe, seule solution retourner vers les chiens la queue entre les pates quand soudain une apparition, l'esprit de la montagne s'incarne dans une vieille femme. On ne comprend pas la direction qu'elle indique par de grands gestes, elle nous fait signe de la rejoindre. Elle nous guide de son pas sûr et expérimenté jusqu'au chemin qui nous mènera jusqu'au salut. Nous arrivons enfin à Chaouen à la nuit tombée, 15 min de + auraient été fatales...
[Lyrisme du récit signé Johan]